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  • ismael
    Confirmé
    • Sep 2006
    • 161

    Gallerie virtuelle

    Gallerie 1 : Portraits / Autoportraits



    Une petite galerie personnelle, çà vous dit ? Moi oui… Alors la voici. Avec une première thématique : Portraits / Autoportraits, pour le lancement. En attendant d’autres thématiques et sachant qu’il y aura des peintures, des photographies et des affiches de cinéma (et peut-être si j’ai le temps, des textes les accompagnant). Mais pour le moment, je vous laisse avec Rembrandt, Cézanne, Picasso, Modigliani, Bacon, Dali et Warhol.

    Quelques tableaux en guise d'avant-goût :



    Rembrandt - Tête du Christ




    Picasso - Autoportrait (période bleue)




    Warhol - Elvis Presley
  • Etoile Filante
    Confirmé
    • May 2006
    • 601

    #2
    c' est sympa cette galerie de portraits /autoportraits manque juste un petit commentaire pour savoir le pourquoi de tes choix

    Qu'est ce qui peut bien t'attirer, te plaire chez Rembrandt ou Warhol, 2 artistes à des années lumière l'un de l'autre....

    C'est juste une petite interrogation personnelle .Rien ne t'oblige à répondre .......

    Comment

    • ismael
      Confirmé
      • Sep 2006
      • 161

      #3
      En vérité, pour cette entrée en matière en quelque sorte, j'ai voulut choisir un thème qui s'étale sur la durée, qui ne soit pas circonscrit à une période donnée. Quant au choix des oeuvres, le critère n'est pas tant que çà me plaise uniquement, mais aussi qu'il y ait une certaine diversité pour appréhender de façon général le thème en question.
      Maintenant en ce qui concerne Rembrandt et Warhol, justement, je pense que si on veut montrer l'évolution de la pratique picturale du portrait, on ne peut pas ne pas les prendre en compte. D'un point de vue plus personnel, en effet, je ls apprécie tout deux, justement, parce qu'ils sont trés différents...

      C'est la même démarche que j'ai essayé d'adopter pour la seconde galerie...


      Gallerie 2 : Portraits et autoportraits en photographie



      Suite du thème du portrait, en photo cette fois-ci.

      Une trentaine de clichés s'étalant sur un siècle et demi.

      Avec Félix Nadar, Man Ray, Henri Cartier-Bresson, Cindy Sherman, David LaChapelle, Song Chao, Gladys, Witkin Joel Peter, Nan Goldin ET un autoportrait rare et méconnu du "Che" lui-même qui vaut le détour. Des photographies dans lesquelles vous reconnaitrez Camus, Beckett, Duchamp entre autres.

      Quelques clichés tirés de la gallerie.





      Nadar - Baudelaire





      Cartier-Bresson - New England





      Cindy Sherman - Untitled--175



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      • Etoile Filante
        Confirmé
        • May 2006
        • 601

        #4
        ok , j'ai compris à présent ta démarche .

        C'est vrai que pour évoquer les techniques du portrait , tu ne pouvais pas ne pas citer ces 2 artistes , même si personnellement je suis plus sensible à Rembrandt . Il émane de ses toiles , une force, une intensité incroyables due sans doute à sa maitrise du clair -obscur.

        Quand à la gallerie n°2, les photos sont interressantes , même si celle de
        Cindy Sherman - Untitled--175 est .. hummm comment dire .... un peu trop conceptuelle à mon gout et laisse un sentiment de malaise ..


        J'ai vu la suite sur ton blog pas mal du tout mile:

        Pas facile de parler de l'art et de le comprendre surtout ........


        A suivre avec plaisir mile:

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        • NEVERMIND
          Veteran Marhba
          • Feb 2004
          • 6076
          • NAUTILUS

          #5
          Envoyé par Etoile Filante
          Pas facile de parler de l'art et de le comprendre surtout ........
          Permettez moi cette intrusion et je prie Etoile Filante d'excuser ma maladresse si je vais me permettre d'emettre un commentaire sur la phrase que j'ai cité et plus précisement sur ce que j'ai mis en gras!

          Selon moi, il faut pas chercher à comprendre une oeuvre d'art mais à la sentir, il faut meme pas chercher à la sentir, on doit la sentir, elle doit nous capturer nous attirer vers elle, tout le charme d'une oeuvre d'art c'est les emotions qu'elle peut nous procurer, sans cela on ne peut pas parler d'art! Il faut pas oublier de souligner que pas tout l'art attire, ça change d'une personne à une autre!

          Certes la peinture est un art qui n'est pas des plus accessibles, il faut de la patience et beaucoup d'imagination. Ce qui nuit à la peinture selon moi ce sont bien les soi-disant critiques parfois on frole le ridicule tellement on s'eloigne de l'oeuvre et de l'art qu'elle contient!

          Si tu vois que mon commentaire est grossier et/ou que par "comprendre" tu voulais dire qlq chose d'autre je te prie de me corriger!
          Ombres et poussières...

          Comment

          • Etoile Filante
            Confirmé
            • May 2006
            • 601

            #6
            Les voix de l'art sont parfois impénétrables

            Le sujet est ouvert à tout le monde , Nevermind, .Ton intrusion est donc la bienvenue.

            Ismael nous fait part de son intêret voire de sa passion pour les beaux arts. A chacun de réagir ou pas et quand bien même on ne dit rien cela ne signifie pas que l’on ait rien à dire, n ‘est ce pas ?

            Tu as retenu une phrase et focalisé sur le terme comprendre ( à mon tour de te demander de ne pas user et abuser des ciseaux ) . Je vais tenter de développer ma vision de l’art plutôt que de te corriger quoique corriger Nevermind serait assez jubilatoire et l’occasion trop belle….mile:

            Mais revenons à nos moutons ( copyright je sais plus qui ..... :D


            En premier lieu , encore faudrait il définir ce qu’est une oeuvre d’art. Le véritable artiste est rare, très rare.
            Qui peut faire un Van Gogh , un Boticelli ? une seule personne.
            Qui peut faire une toile blanche sur laquelle est tracée une ligne noire ? n’importe qui.

            Ce qui fait la force de l’œuvre , c’est justement l ‘émotion qu’elle suscite en nous : elle nous touche, elle nous émeut , elle nous ravit , elle nous trouble.
            Et pourquoi ? parce que l’artiste a transposé dans sa toile, la maîtrise de sa technique après des années de travail, son trait de génie, sa passion et ses tripes .

            Je suis bien d’accord avec toi sur le rôle des pseudos critiques , spécialistes et mécènes en tout genre, incontournables, s’extasiant devant le travail d’individus qui devraient se contenter de peindre pour leur seul plaisir. Cela s’appelle de la spéculation , c’est uniquement financier et tue l’art plus qu’autre chose.

            Le quidam lui n’est pas dupe. Il veut de vraies œuvres d’art ( et rien à voir avec le "beau", notion toute relative) sans le cortège d’explications plus ou moins fumeuses infligées par les initiés.

            Comme tu l’as souligné aussi , chaque individu est plus ou moins sensible, réceptif face à une œuvre ou un type d’œuvre.
            Que voyons nous , que ressentons nous , que comprenons nous face à une toile , une sculpture ?
            L’un s’attardera sur les couleurs, l’autre sur les formes, les proportions ou la perspective
            ou le thème abordé ….

            L’art en général et la peinture en particulier c’est vrai n’est pas des plus accessible mais à chacun d’aller vers lui à défaut de voir l’art venir vers nous.

            Si tu vois que ma réponse laisse encore des zones d’ombre ou ne répond pas vraiment à ton post , je t’en pris reprends moi.

            En tout cas, ce fut un plaisir Nevermind.mile:

            Comment

            • NEVERMIND
              Veteran Marhba
              • Feb 2004
              • 6076
              • NAUTILUS

              #7
              Envoyé par Etoile Filante
              Le sujet est ouvert à tout le monde , Nevermind, .Ton intrusion est donc la bienvenue.

              Ismael nous fait part de son intêret voire de sa passion pour les beaux arts. A chacun de réagir ou pas et quand bien même on ne dit rien cela ne signifie pas que l’on ait rien à dire, n ‘est ce pas ?

              Tu as retenu une phrase et focalisé sur le terme comprendre ( à mon tour de te demander de ne pas user et abuser des ciseaux ) . Je vais tenter de développer ma vision de l’art plutôt que de te corriger quoique corriger Nevermind serait assez jubilatoire et l’occasion trop belle….mile:

              Mais revenons à nos moutons ( copyright je sais plus qui ..... :D


              En premier lieu , encore faudrait il définir ce qu’est une oeuvre d’art. Le véritable artiste est rare, très rare.
              Qui peut faire un Van Gogh , un Boticelli ? une seule personne.
              Qui peut faire une toile blanche sur laquelle est tracée une ligne noire ? n’importe qui.

              Ce qui fait la force de l’œuvre , c’est justement l ‘émotion qu’elle suscite en nous : elle nous touche, elle nous émeut , elle nous ravit , elle nous trouble.
              Et pourquoi ? parce que l’artiste a transposé dans sa toile, la maîtrise de sa technique après des années de travail, son trait de génie, sa passion et ses tripes .

              Je suis bien d’accord avec toi sur le rôle des pseudos critiques , spécialistes et mécènes en tout genre, incontournables, s’extasiant devant le travail d’individus qui devraient se contenter de peindre pour leur seul plaisir. Cela s’appelle de la spéculation , c’est uniquement financier et tue l’art plus qu’autre chose.

              Le quidam lui n’est pas dupe. Il veut de vraies œuvres d’art ( et rien à voir avec le "beau", notion toute relative) sans le cortège d’explications plus ou moins fumeuses infligées par les initiés.

              Comme tu l’as souligné aussi , chaque individu est plus ou moins sensible, réceptif face à une œuvre ou un type d’œuvre.
              Que voyons nous , que ressentons nous , que comprenons nous face à une toile , une sculpture ?
              L’un s’attardera sur les couleurs, l’autre sur les formes, les proportions ou la perspective ou le thème abordé ….

              L’art en général et la peinture en particulier c’est vrai n’est pas des plus accessible mais à chacun d’aller vers lui à défaut de voir l’art venir vers nous.

              Si tu vois que ma réponse laisse encore des zones d’ombre ou ne répond pas vraiment à ton post , je t’en pris reprends moi.

              En tout cas, ce fut un plaisir Nevermind.mile:

              Tu dois m'excuser si je vais m'attarder sur les ciseaux, ça serait pas trop déplacé voire pas du tout déplacé, vue qu'on parle de beaux arts, le découpage, collage-découpage pour d'autres, aussi l'est ou je me trompe!?

              Moi je n'ai rien coupé de tes dires, meme la présentation de ta réponse délimite bien les idées qu'elle expose, et ce que j'ai cité est tout le paragraphe, qui se limite à une seule phrase, qui parle et est l'unique qui parle de la compréhension de l'art et donc mes ciseaux n'ont rien couper de ton raisonnement si raisonnement et/ou explications de cette phrase ont eu lieu! Donc je te prie de m'excuser si j'ai involontairement coupé qlq chose qui n'a jamais existait ou du moins que j'ai jamais vue et ne vois toujours pas, mais je peux toujours me tromper et je suis toujours disponible pour qu'on me corrige!

              Bref..

              Tu as répondu! Mais est ce la bonne réponse ou la réponse que je m'attendais?

              Ce que je m'attendais de toi sincèrement et surtout puisqu'on parle d'art qui est selon moi sujet à cogitation continue, art et philosophie se croisent tellement souvent, qu'il est rare de trouver un vrai philosophe qui n'est pas artiste et un vrai artiste qui n'est pas philosophe, est de m'expliquer ce que tu voulais dire par comprendre et ce par ce que moi aussi je pense que oui on peut et on doit comprendre l'art! Mais bon pas tout ce qu'on espère vient comme on l'espère pas vrai stella?

              Poses moi la question et je te répondrai volontier! En attendant permets moi de te dire que pour comprendre l'art on doit le sentir avant!

              Attention c'était pas une question piège au contraire, mais c'était une façon pour chercher à interagir autour d'un si beau sujet! Mais je désespère pas!

              Et dans cet espoir je pose une question: Qu'est ce qui fait d'une oeuvre une oeuvre d'art!?

              Ce fut un plus grand plaisir pour moi ma chère! mile:
              Ombres et poussières...

              Comment

              • ismael
                Confirmé
                • Sep 2006
                • 161

                #8
                Débat interressant...


                Galerie 3 : le NU



                De la sculpture antique à la photographie contemporaine en passant par la peinture, plus d’une trentaine d’œuvres de représentation artistique du Nu. Le corps dans toutes ses formes : depuis l’idéal de beauté grec jusqu’à la fragmentation post-moderne.

                Le parti pris est celui d’un intérêt particulier pour la photographie contemporaine parce qu’à la faveur de cette galerie j’ai découvert l’étendu de la censure qui touche les sites d’arts (j’y reviendrai une autre fois) : le tiers des reproductions de cette galerie sont « interdit de regarder » en Tunisie.

                En sculpture : Praxitèle, Michel-Ange, Rodin, Dardek et Arno Brecker.
                En peinture : Ingres, Courbet, Picasso, Malévitch, Modigliani, Klimt, Magritte et Valérie Jouve.
                En photographie : Man Ray, David Hamilton, Arno Rafael Minkhinen, Pierre Jean Amar, Cindy Sherman, Bill Travis, Spencer Tunick, Sophie Calle et Sam Taylor-Wood.

                Comment

                • fayza
                  Nouveau
                  • May 2007
                  • 18

                  #9
                  tres bo
                  merci infiniment

                  Comment

                  • Etoile Filante
                    Confirmé
                    • May 2006
                    • 601

                    #10
                    Tout arrive à qui sait attendre

                    La démarche idéale en art, s’il doit en exister une, serait à mon humble avis celle-ci : regarder, ressentir, comprendre.
                    Comprendre l’art signifierait il alors l’apprécier ou le déchiffrer ?
                    Comme je l’ai dit dans mon précédent post , l’art est une émotion : l’œuvre nous trouble , nous émeut ,elle nous fascine, elle ne nous laisse pas indifférent , bref elle dégage qqc au point d’en rester scotchée devant elle , sans compter la joie de l’avoir découverte. Nos sens ont été sollicités, suit la curiosité et de cette curiosité naît l’envie de comprendre, d’apprivoiser l’œuvre.
                    L’envie d’abord de rechercher une signification, une sorte d’analyse de la démarche de l’artiste : dans quelles conditions, pourquoi, quand a-t-il peint ce tableau ? Par les recherches , les lectures, se rendre compte aussi que toute œuvre de qualité n’a pas forcément été engendrée dans la souffrance .
                    Comprendre la qualité du travail : combien d’essais, d’échecs, de temps avant la maîtrise parfaite du geste ?


                    Si ce ressenti n’existe pas , notre sensibilité ne vibre pas , en un mot que l’œuvre nous laisse complètement de marbre , des spécialistes- voire l’auteur lui-même - auront beau fournir toutes les " clés" pour saisir , décrypter l’oeuvre , ( parfois une véritable pénitence pour les oreilles à défaut du cerveau !!!!) rien n’y fera au risque même de braquer le quidam contre toute forme d’art.

                    Il y a aussi un autre point important : tout ne nous touche pas de la même façon selon notre âge et notre vécu. Cela ne veut pas forcément dire qu’il faut une certaine maturité ou être cultivé pour comprendre l’art ; ce serait élitiste d’ailleurs. A une époque donnée, on peut être insensible à une toile d’un peintre X et 10 ans plus tard, au détour d’une œuvre (une autre période de sa vie sans doute) ignorer complètement qu elle est de ce fameux peintre X et en être subjuguée au point cette fois ci de s’y intéresser de plus près et qui sait de revenir sur cette fameuse œuvre qui nous avait laisser indifférent au premier regard .C’est une façon aussi d’en savoir un peu plus sur nous même.

                    En résumé, comprendre l’art est avant tout une démarche personnelle résultant d’une émotion , une envie d’aller au-delà d’une sensation , de s’interroger , de rentrer dans l’œuvre


                    Je n’ai pas répondu à ta dernière question ( au combien interressante) non que je suis paresseuse ( pas gentil ca NEVER, pas gentil du tout !!! ) mais je n’aime pas écrire de trop longs posts . Ce sujet est passionnant alors autant favoriser la discussion et l’échange .Je te répondrais promis et il n’y pas que les hommes qui tiennent leurs promesses !!!
                    (Hum egalité n’est ce pas ? )



                    Posté par NEVERMIND
                    Poses moi la question et je te répondrai volontier
                    Je te la pose donc

                    au plaisir de lire ta réponse mile:

                    Comment

                    • domi1315
                      Fidèle
                      • Apr 2006
                      • 4907
                      • au soleil

                      #11
                      Je suis bien sûr tout à fait d'accord concernant l'approche "émotionnelle" de l'art, pourtant je crois qu'il ne faut pas négliger sa dimension intellectuelle (c'est l'éclairage que je donnerais au verbe "comprendre" utilisé par Etoile Filante).

                      L'approche émotionnelle donne à l'art sa dimension "populaire" (et je n'y mets aucune connotation péjorative) mais l'art ne saurait se passer des clés que seuls les spécialistes peuvent nous donner.
                      Certaines oeuvres ont besoin d'être expliquées, remises dans leur contexte et vues à la lumière de ce qu'elles ont apporté à un certain moment de l'évolution de la peinture, sculpture ou autre. Je crois que cela est nécessaire pour passer à une autre étape de notre appréciation des oeuvres.

                      Au delà de la question "qu'est ce qu'une oeuvre d'art?" j'aimerais poser la question :
                      " qui décide qu'il s'agit bien d'art ?",

                      qui donne le titre d'artiste à un individu lambda ?

                      comment juge-t-on que son oeuvre mérite le qualificatif "d'artistique" ? Par exemple, la ligne noire sur fond blanc dont parlait Etoile : à partir de quand devient elle une oeuvre d'art ?
                      car je ne crois pas que seule la difficulté et la maîtrise techniques doivent être pris en compte...

                      Qu'en pensez-vous ?

                      Comment

                      • NEVERMIND
                        Veteran Marhba
                        • Feb 2004
                        • 6076
                        • NAUTILUS

                        #12
                        Comment exprimer ce que je ressens là en vous lisant toutes les 2, vous 2 qui... Je vous le dirai jamais!

                        Une vrai jouissance, merci!

                        Je reviendrai promis!
                        Ombres et poussières...

                        Comment

                        • ismael
                          Confirmé
                          • Sep 2006
                          • 161

                          #13
                          Voici la galerie suivante, consacrée à la peinture abstraite, avec les textes qui accompagnent ces trois toiles, permettez-moi de m'incruster à ma manière dans votre conversation...

                          Galerie 4 : Art Abstrait (Peinture)



                          Kazimir Malévitch - Carré blanc sur fond blanc




                          La lumière fût. Sans invoquer ni le soleil ni l’homme. Dans sa nudité. Enfantine. Asexuée. Dans sa forme érotique la plus proche de l’ange. Sa nudité puérile, filante.

                          La goutte de pulpe d’orange, réfractaire à la bouche. Et qui glisse du coin des lèvres au menton, d’une femme aussi nue et filante qu’elle. C’est cette lumière sans nom.
                          Sûrement, la peau d’un corps en partage, d’un corps offert comme une source d’eau au bord du sentier ; cette peau d’eau douce donc, est-elle une nuance, de ce que la lune peut faire bourgeonner ? D’incertitude et de déséquilibre ?
                          Ici, le corps fait silence. D’où l’oiseau. Il fait silence à son éclat. D’où l’écoulement à peine perceptible de la matière, en marge des yeux.
                          Fixer le soleil un jour entier. Puis encore une nuit. C’est à cela que çà doit ressembler. La forme fend dans la couleur. Dans les couleurs. Toutes les couleurs et même, dans toute leur invisibilité, épaisse. Cécité à rebours du temps. A contre-jour, du jour.
                          Trop plein de signes. Beaucoup trop. A ignorer ce qu’un jour nous avons nommé caillou, poisson. Ce que nous avons transformé d’arbre en table. Ce que nous avons été transformés d’êtres en arbres.
                          Virginité. Pureté. Hérésies de la forme. De la mouvance. Insultes à l’herbe. Le blanc est le désir demeuré désir du corps demeuré lumière.




                          Pierre Soulages - Outrenoir




                          L’infini, l’impalpable. L’au-delà, présent. Le signe ouvre ses yeux. Nous regarde à son tour puis se cache dans la toile. Il est là entre les angles. N’avance surtout pas ta main. Elle risque de se perdre à son tour. A jamais appartenant à ce que tu n’es pas : l’abolition du temps.
                          Regardez. Regardez bien, LA MORT. C’est la mort. N’est-elle pas magnifique ? N’est-elle pas immuable comme des yeux qui disent : « Viens en moi » ? Une femme prend corps, de la matière laiteuse de la nuit. Le soleil pour cœur, les nuages pour larmes. La peau outrenoire. Le noir d’avant le noir. Le noir de la racine qu’on ne voit pas.
                          Habiter l’autre. L’océan. Ou le trou dans la montagne. L’altérité de l’arbre. Y faire corps. Faire face. A soi. Deux iris sont l’univers, mis à nu, et multiplié. A l’infini, à l’impalpable. Regarde, ne touche pas, habite. Et ne reviens pas. Tu es la nuit, dans le corps d’une femme.
                          Tout est là, c’est comme si manger de la terre est enfin devenu possible. Comme si. Il n’y a plus de secret désormais. Sauf le mystère, d’avoir un jour été.




                          Yves Klein - Empreinte par le feu



                          Yeux en feu. Brûlés par la cendre du réel. L’invisible est l’au-delà du regard, au plus prés du lieu entre l’eau et la lumière. A cet interstice, cette fêlure. Arbitraire.
                          Qu’est-ce que la cécité ? Sinon une matière, qui n’a pas brûlé ? Aux premiers jours, de la promesse…
                          Yeux en feu. Incendie du corps, voué à l’échec, à la consomption, en lui-même. Incendie tête baissée de la chair, hors la parole, hors l’étoile, resté craquètement d’egos. Des métaphores. In absentia.
                          La trace a laissé sa trace, autant qu’une ombre primitive. Retourné la soif à l’envers, et, géographié la peau, à la recherche d’une fuite. Enterrée dans son propre corps. Mural. Troué.
                          Elle s’est éteinte, ses yeux, sa bouche, ses mains, ont disparut, sous la propreté du drap, repassé comme un miroir. Eteint. Lui aussi. Dans une barque, il l’a emporté, jusqu’au silence. Là, avec ses deux mains, il a fait éclater des étoiles filantes, sur lesquelles soufflaient les vagues. Le feu a prit dans leurs cheveux. Il a fait d’elle une image, que pouvait-il faire d’autre ? Cendre éparpillée en pleine mer, une nuit de pleine lune…


                          -------------------------


                          Une galerie conséquente : une cinquantaine d’œuvres de Vassili Kandinsky, Kazimir Malevitch, Piet Mondrian, Paul Klee, Mark Rothko, Pierre Soulages et Yves Klein.

                          Comment

                          • ismael
                            Confirmé
                            • Sep 2006
                            • 161

                            #14
                            Galerie 5 : EVGEN BAVCAR (photographe slovène aveugle)





                            I
                            Biarritz

                            Au-delà, de la matière. Un au-delà. De sa matérialité. De sa massivité. Elle est là. Elle est bel et bien là. Mais elle ne se voit pas. Immergeant dans son vide, toute chose. Vidant, de son trop plein d’efflorescence, toute chose, pareillement. Elle ne se voit pas. Elle n’est pas invisible. Elle est tout simplement, irregardable. Inviolable, pareillement. Ce que l’on voit d’elle dans le rocher. Ou. Ce que l’on voit du rocher en elle. (Je ne sais pas laquelle des deux formulations est vraie.) Aussi. Ce que l’on voit d’elle sur le sable de pas. Ou. Ce que l’on voit sur le sable de pas en elle. Aussi. Ce que l’on voit d’elle dans le noir. Ou. Ce que l’on voit dans le noir en elle. Ce sont. Son revers. Non pas son reflet, non, tout simplement. Le revers de son image.

                            La mer dort. Elle ne fait aucun mouvement dans son sommeil. A croire, (à tort), qu’elle ne fait aucun rêve. L’écume est d’un visage lunaire, d’une femme que l’on regarderait, dormir, elle aussi, sans faire de mouvements, de paupières. La nuit est le rêve de la femme. Le rêve, à jamais, tût.
                            La mer se lève, comme une femme après l’amour, à la marge du lit. Regarde vers la nuit.
                            Les vagues : éclats d’une échelle. Les yeux y coulent, immuablement, vers un, probable, au-delà.


                            II

                            (titre inconnu)

                            Au-delà, de la mer, le ciel. De Profundis. Fuite infinie, vers soi. Dans le corps érotique perdu. Mouvement perpétuel, du temps qui se refuse à être temps. Dehors de l’espace. Espace de soi. Profondeurs du dehors de soi.

                            Mouvement. Le ciel. Couleurs, aux yeux fermés. Mouvement. Etoiles, musicales. Musique qui se refuse à être musique. Paradoxale. Comme les doigts d’une main. Etoile. Etoiles, vivantes, nostalgiques de la mer. De leur secret.

                            Musique. Le ciel. A l’image de l’intérieur du corps. Ne le sent, que le silence. Chair. A l’image de l’ombre organique du corps, la terre est son ombre. Le ciel. Une femme. Au-delà.


                            III

                            (série vue tactile)

                            Elle a les yeux fermés.

                            On arrive toujours, à voir une femme, d’une manière ou d’une autre, c’est tout ce que l’on voit. Ce qu’il reste d’elle de soif. Un corps. Matière diluée. Concentrée. En une forme. Autre. Ce que la cécité n’a pas absorbé. D’elle. Est offert à l’exégèse. De l’immatériel. Est, consubstantiel, de ce qu’on n’arrive jamais à voir d’elle. C’est-à-dire : l’eau. C’est-à-dire : l’enfant.

                            Toujours la voir, la toucher, les mains. Ouvertes. Du bout des doigts. Toujours.

                            On arrive toujours, à toucher une femme. Comme on touche la lumière. La lumière du soleil, ou bien de la langue morte. Ou bien future. Une femme. N’a de peau, que de lumière. La. Toucher. Par efflorescence. Par exil. Par margelle. Une femme. Celle de la concomitance. De la terre. La concomitance de la friabilité. Empreinte. Celle à la voix sanguine comme un tronc d’arbre.

                            Elle a les yeux fermés.




                            Suite des textes publiés sur le blog dixit. A lire ici.
                            Galerie.




                            Comment

                            • salsabil
                              Veteran Marhba
                              • May 2005
                              • 1127
                              • paris

                              #15
                              Derrière le voile, se trouve l'horizon

                              Envoyé par domi1315
                              Je suis bien sûr tout à fait d'accord concernant l'approche "émotionnelle" de l'art, pourtant je crois qu'il ne faut pas négliger sa dimension intellectuelle (c'est l'éclairage que je donnerais au verbe "comprendre" utilisé par Etoile Filante).

                              L'approche émotionnelle donne à l'art sa dimension "populaire" (et je n'y mets aucune connotation péjorative) mais l'art ne saurait se passer des clés que seuls les spécialistes peuvent nous donner.
                              Certaines oeuvres ont besoin d'être expliquées, remises dans leur contexte et vues à la lumière de ce qu'elles ont apporté à un certain moment de l'évolution de la peinture, sculpture ou autre. Je crois que cela est nécessaire pour passer à une autre étape de notre appréciation des oeuvres.

                              Au delà de la question "qu'est ce qu'une oeuvre d'art?" j'aimerais poser la question :
                              " qui décide qu'il s'agit bien d'art ?",

                              qui donne le titre d'artiste à un individu lambda ?

                              comment juge-t-on que son oeuvre mérite le qualificatif "d'artistique" ? Par exemple, la ligne noire sur fond blanc dont parlait Etoile : à partir de quand devient elle une oeuvre d'art ?
                              car je ne crois pas que seule la difficulté et la maîtrise techniques doivent être pris en compte...

                              Qu'en pensez-vous ?
                              Je rebondis sur l'ensemble de vos posts que je trouve très intéressants et instructifs.

                              Les questions soulevées invitent à beaucoup d'autres interogations qui ne touchent pas forcément le domaine de l'art. Par exemple, la philosophie, les mathématiques, la géométrie, la technique, l'optique et autres...

                              Je déplore à nouveau de revenir avec le concept du sens que je qualifierais ici épistémologique mais il est un domaine primordial dans l'art. Je pense qu'il mériterait un développement. Le trait noir sur un fond blanc représente quelque chose pour un adulte contrairement à un enfant qui verrait sûrement autre chose.

                              Qu'est ce que l'art ? C'est une des questions originelles des questions posées auparavent.

                              Je rejoins Etoile sur l'ensemble de ces posts qui m'amène sur la question suivante :

                              Pourquoi l'Homme depuis son apparition a t-il choisi cette voie ? Choisir est il le mot approprié ? Je ne sais pas car le choix d'un verbe d'action répondrait peut être à la question. Alors, je vous laisse donc le choix de choisir celui qui vous appartient.

                              Je rejoins Domi sur une partie de son avis sur la part émotionnelle, en revanche je ne pense pas qu'elle se qualifierait par le terme de "dimension populaire". Bien que je note aucun sens péjoratif. Une oeuvre d'art est elle donc une oeuvre dite populaire ?

                              L'artiste offre une conception abstraite du monde sensible qui l'entoure au travers d'une image symbolique. Elle touche et émeut car elle représente une idée concrète de ce que notre conscience ne peut traduire ou imaginer. Pourquoi, des individus du monde entier se déplacent pour venir regarder un sourire énigmatique ? Autre la dimension médiatique, beaucoup viennent dans un but, un seul but : celui de la rencontre !!! Rencontre entre une oeuvre et un individu partagé dans un silence.

                              Par exemple, un genre que je ne cesse de regarder et de découvrir, ce sont les Vanités du 17ème siècles. Ces oeuvres sont, pour ma part, l' ouverture portuaire sur toutes les interogations que l'homme se posent.

                              Je vous invite à découvrir particulièrement celui de Steenwick, Vanitas.

                              En visitant les musées, certaines personnes restent cloués devant unetoile, alors que d'autres jettent à peine un regard.

                              La partie intellectuelle est je dirais composée de grandes parties de culture : histoire de l'art, perception philosophique, histoire, évolution des techniques et matières.... Je pense que la dimension émotionnelle amène à l'essence même de l'intellect et non intellectuelle.

                              Aujourd'hui, malheuresement l'art est prisonnière de ces gardiens qui sont le courtiers du marché de l'art.

                              Le vécu, la perception comme l'a souligné Etoile sont des pistes sur la compréhension des oeuvres. Qu'est ce donc une oeuvre ? Serait-ce des offrandes que nous sert l'artiste sous nos yeux ?
                              L'artiste serait-il un donc visionnaire ? Une intelligence proche du monde des idées ? Doit-il décortiquer et analyser les émotions humaines et offrir une beauté sombre ou lumineuses pour nos consciences ?

                              "Vanités des vanités, dit Qohélet, tout est vanité" - L'Eclesiaste 1.2
                              Seules les blessures profondes sont silencieuses

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