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Avoir des soucis ne signifie pas devenir soucieux !

Le cerveau humain a été programmé, pour des raisons évolutionnaires et génétiques, à produire chaque jour des milliers de pensées.

Quand le contenu des pensées est inquiétant, pessimiste et amène avec lui des sentiments de peur, de l'anxiété et assez souvent des sensations corporelles gênantes, nous parlons de soucis.

Où est le mal à avoir des soucis?

Contrairement à ce que croit la majorité des gens, nous ne contrôlons pas la survenue dans notre esprit des pensées ni des émotions d'ailleurs. Ce sont des phénomènes automatiques qui surviennent malgré nous et qui témoignent même du bon fonctionnement de notre cerveau. C'est notre obstination à vouloir les éliminer de notre esprit qui cause notre souffrance.

En effet, quand nous passons notre temps à ruminer les idées qui nous traversent afin de nous en débarrasser, elles deviennent encore plus présentes et plus intenses, elles accaparent notre attention et nous distraient de nos activités habituelles. De même, quand nous passons trop de temps à naviguer sur internet, à fumer, à boire de l'alcool, à manger impulsivement ou même à travailler, nous sommes en train d'essayer désespérément de fuir ou de faire taire nos soucis.

Pourquoi nous nous obstinons à lutter contre les soucis?

Le cerveau primitif qui existe dans chacun de nous a appris grâce aux expériences de l'homme primitif à fuir et à éliminer les obstacles et les menaces que nous pouvons rencontrer dans la vie (exp: éliminer un serpent menaçant, fuir un prédateur...). Cette stratégie primitive nous permet aujourd'hui de bien résoudre nos problèmes évidents et de continuer à avancer dans nos chemins de vie (exp: passer le permis de conduire ou obtenir un travail rémunéré afin de ne plus être dépendant de l’entourage...).

De même, cette stratégie nous permet de nous protéger des éventuelles menaces apparentes qui peuvent nous guetter (exp: acheter une maison afin d'éviter la menace du propriétaire, divorcer afin de se débarrasser d'un conjoint nocif…).

Malheureusement, l'utilisation de cette même stratégie par l'intelligence humaine dans le but d'éliminer les obstacles intérieurs tels que les soucis, les souvenirs douloureux ou encore les émotions gênantes, s'avère peu efficace et entraine même une accentuation de la souffrance psychique particulièrement sur le long terme.

Que faire quand nous sommes envahis par les soucis?

1. Respectons le fait que notre cerveau a besoin de parler, ceci semble vital pour lui. C'est pour cela d'ailleurs qu'il continue à le faire même quand nous dormons.

2. Se soucier de nous débarrasser de nos soucis ne nous entraine qu'à en créer d'autres. Alors, acceptons d'avoir des soucis, c'est tout simplement humain et normal. Essayons même d'en sourire à chaque fois que notre cerveau nous balance un souci. Cette attitude semble installer une relation paisible et respectueuse entre le cerveau et nous-mêmes.

3. Identifions les qualités humaines les plus appropriées et dont nous avons besoin par rapport à la situation gênante qui a déclenché nos soucis (courage, agréabilité, compassion, amabilité, soutien, aide, persévérance, respect…).

4. Croyons en nos capacités à faire usage de ces qualités. Tel que le fait de nous comporter courageusement devant une situation anxiogène, de façon persévérante devant une situation désespérée ou encore de manière patiente devant une
situation frustrante.

5. Enfin, essayons de donner un sens valorisant à l'éventuelle situation gênante que nous vivons et inversons la tendance. Tel que le fait de se rapprocher plus de son enfant et lui apprendre à être patient et courageux quand il est souffrant (valorisation de son enfant) au lieu de nous comporter de manière anxieuse envers lui parce que le cerveau nous a souciés quant au pronostic de sa maladie.

De même, il serait meilleur que nous nous comportions de manière soigneuse avec nous-mêmes si l’âge avance et que nous sommes encore célibataires en mangeant sainement, en faisant du sport, en nous relaxant, en méditant, en nous habillant de façon élégante...(valorisation de soi) au lieu de manger impulsivement, de vivre dans la sédentarité et de négliger notre apparence parce que le cerveau nous a convaincus que personne ne s'intéressera à nous et que nous sommes laids avec un corps plein de défauts.

Essayons également d’être réconciliant et tolérant avec notre partenaire quand un problème de couple survient (valorisation du couple) plutôt qu'être négligent ou colérique parce que notre cerveau nous a convaincus qu'il (ou elle) est fautif(ve) et qu'il (ou elle) ne changera jamais.

Restez en forme avec les conseils de l'équipe de psychothérapeutes de www.allopsy.tn.

Consultez également l'article "Comment faire face à une attaque de panique".

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