Le plus ancien alphabet de l’Afrique

En 814 av.J.Ch les phéniciens fondent Carthage et amenent avec eux les inventions à travers lesquelles sont restés célèbres dans l’histoire. 

La navigation durant la nuit (les habitants du Tyr étaient connus comme les « phoenicos », nom donné par les grecs après la découverte de la navigation guidée par l’Etoile Polaire), les bateaux rembourrés avec bitume, le commerce de porte à porte, le traitement du fer, de l’or et de l’argent) ainsi que le premier alphabet consonantique connu !L’alphabet phénicien a été prêté par plusieurs peuples méditerranéens donnant spécialement : l’alphabet grec, étrusque, latin, libyco-berbère, hébraïque et arabe. L’alphabet phénicien été composé de 22 lettres (consonnes) et comme l’arabe et l’hébreu il utilisait l’écriture de droite à gauche.

L’héritage phénicien et l’évolution des autres alphabets

alphabet arabe

alphabet hebreu

L’alphabet phénicien a une ancienneté qui se perd dans la nuit des temps.

La certitude d’une écriture libyque apparait avec 945 av.J.Ch durant le règne du pharaon Sheshong I le fondateur de la XXII ème dynastie égyptienne, dynastie libyco-punique. Jusqu’à ce moment, l’écriture est attestée sporadique et incertain comme datation. Contrairement à l’alphabet punique, les berbères avaient un alphabet composé de 21 consonnes et 2 voyelles en Tunisie d’aujourd’hui et 20 consonnes et 5 voyelles au sud de l’Algérie.

Les deux alphabets, libyque et punique, ont cohabité tant à Carthage qu’autant en Numidie orientale. Si l’alphabet punique a servi à l’apparition d’une littérature extrêmement valeureuse (malheureusement la plupart perdue) comme « Le traité d’agronomie » du Magon en 28 volumes (V-III av.J.Ch) et qui nous est parvenu dans sa traduction latine, on ne peut pas parler d’une littérature libyque. 

La plupart du temps, l’écriture libyque été utilisée pour les inscriptions funéraires et l’art pariétale berbère. La première inscription bilingue libyco-punique a été découverte à Dougga, dans le mausolée numide dédié à Masinissa, aquellid (chef prince) berbère et construit au IIIème siècle av.J.Ch. Depuis 1865, cette inscription se trouve au British Museum. 

Irina Gros